Introduction en français

Bonjour et bienvenue sur ce blog consacré aux rapports entre la voix et le nerf vague!

Vous pouvez aussi écouter l'essentiel de cette page sur Radio-Grand Paris, où j'ai été interviewée par Lionel Coulandaye.

Si le nerf vague est de plus en plus connu du grand public, comme en témoignent les nombreux articles et vidéos que l'on trouve sur la toile depuis quelques années, ses rapports intimes avec le chant sont encore plutôt méconnus.

Plusieurs personnes conseillent le chant parmi les activités qui peuvent stimuler le nerf vague de façon positive, mais l'inverse, stimuler le nerf vague pour mieux chanter, est encore un concept, disons-le, vague.

Pour mon parcours personnel avec ce nerf, je vous renvoie à l'article de ce blog "Comment j'ai été amenée à m'intéresser au nerf vague".

Passons à quelques explications:

Le nerf vague est le dixième de nos douze nerfs crâniens. Trois de ses branches, la branche pharyngée, le nerf laryngé inférieur (aussi nommé nerf récurrent) et le nerf laryngé supérieur, sont responsables d'éléments fondamentaux du chant tels que des mouvements du voile du palais et de l'arrière de la langue, l'ouverture et la fermeture des cordes vocales, et leurs tension et élongation. On comprend donc son importance pour la voix. Vous trouvez ici un article en anglais sur le nerf vague et son rapport au chant. 

Le nerf vague est un très long nerf, qui va de la tête au bas de l'abdomen, de là son nom, c'est un nerf vagabond. On l'appelle aussi le nerf pneumogastrique. Il est le nerf le plus important de notre système nerveux parasympathique qui appartient, avec le système nerveux sympathique, à notre système nerveux autonome. Autonome, donc responsable d'activités automatiques de notre fonctionnement. Ce qui explique pourquoi le chant ne peut pas s'apprendre comme d'autres instruments, beaucoup d'éléments échappent à notre volonté consciente.

Le système nerveux autonome échappe à notre volonté mais il est influencé par nos émotions. Les dangers, réels ou imaginaires, peuvent ainsi surstimuler le système sympathique: sa fonction est justement de nous permettre de "fight or flight", comme on le dit en anglais, "nous battre ou fuir", face à un danger.

À l'inverse, le système parasympathique prend soin de nos situations de repos, "rest and digest", "nous reposer et digérer".

On comprend donc que puisque le nerf vague est le nerf principal du système parasympathique et puisqu'il a une très grande importance dans la production de la voix, il fonctionnera mieux si nous sommes calmes et détendus.
Il importe donc que les personnes qui chantent possèdent des techniques pour trouver le calme intérieur, notamment quand elles doivent se produire en public, une situation qui elle va stimuler le système sympathique.


Mais cultiver un état de calme intérieur peut ne pas suffire. Les réactions physiologiques au stress peuvent être tellement ancrées que le nerf vague peut être entravé en plusieurs endroits, depuis sa sortie du crâne jusqu'au bas de l'abdomen, quand il est entouré de muscles contractés en permanence. Or tout blocage a une action négative sur son bon fonctionnement général.

Prenons l'exemple de la vision tunnel et du catarrhe tubaire, deux réactions à des stress. Ces réactions impliquent une constriction des muscles de la face, particulièrement ceux du voile du palais, et entravent ainsi son bon fonctionnement pour le chant. Pour les personnes qui sont affectées par ces réactions au stress, je recommande la pratique de la vision périphérique, qui permettra de retrouver un équilibre du système nerveux autonome; la sensation de détente au niveau du voile du palais peut être alors immédiate. Étant donné l'importance d'un voile du palais souple pour le chant, la production vocale peut se retrouver aussitôt optimisée.

Notons cependant que le stress n'est pas nécessairement le seul responsable d'un nerf vague entravé par des muscles contractés: les habitudes de posture, par exemple, peuvent jouer un rôle important.

Et comme le nerf vague est très impliqué dans la digestion, les états de faim ou de satiété peuvent, suivant les personnes, influencer son fonctionnement. Certaines personnes ne peuvent bien chanter que le ventre vide, d'autres au contraire ont besoin d'un repas avant de se produire en public.

Je propose des exercices divers dans l'article "Que puis-je faire pour que mon nerf vague fonctionne le mieux possible?" 

Mais je conseille surtout de faire ses propres recherches, de s'emparer des connaissances que j'apporte ici, de les approfondir et de trouver ses propres moyens d'influencer son nerf vague. Rassembler le maximum de renseignements sur le système nerveux autonome permet de développer ses propres solutions, qui varient nécessairement d'une personne à l'autre. Il est d'ailleurs évident que vous en avez déjà développé plusieurs, sans nécessairement savoir que vous étiez en train de vous occuper d'équilibrer votre système nerveux autonome. 

En vous souhaitant bon voyage sur ce chemin passionnant!










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